VOYAGE VIETNAM 05/2025

Ce voyage se déroule en 2 parties : du 5 au 13/05, voyage privé et solidaire au Dak Lak et à Hué, avec Henri le trésorier de l'association le Dragon volant.
Du 14 au 28 /05, voyage photo dans le nord-ouest avec un groupe de 4 photographes-voyageurs (dont Henri).

6/05/2025 Sai Gon


 De retour au Vietnam !!!
En transit à Sai Gon avant de rejoindre Pleiku en fin de journée.
Les voyages se sont des rencontres avec d'autres et avec nous mêmes. Cette nuit notre avion, nous emmenait avec nos envies de voyage, de rêves et d'insouciance pour plein de passagères d'âge différents. En regardant la carte de vol, sur l'écran fixé devant moi, je me suis rendu compte que nous passions au dessus de Kaboul.
Kaboul sans rêve, dans la nuit noire de l'obscurantisme où chaque femme est moins considérée qu'un animal qui lui peut être libre !
Mon voyage, par la suite,  n'a plus été tout à fait le même. Heureusement, à l'escale d'Hanoi, rencontre improbable avec Nick Ut, l'un des photographes mythiques de la guerre du Vietnam ! (Photo faite par mon ami Stro Hen ). 

6 et 7/05 - Pleiku

Après un long trajet depuis la Bretagne, mardi 6, nous arrivons de nuit à l'hôtel.
Ce matin, après une nuit réparatrice, la pluie est tombée drue pendant que nous prenions notre petit déjeuner, mais c'était pour nous éviter d'être mouillés par la suite. 
Nous faisons le choix de parcourir la ville à pied pour nous rendre à la prison, vestige du colonialisme français.
Construite en 1925 pour y mettre les opposants au colonialisme, puis les partisans de l'indépendance, après le départ des français, elle fut utilisée par le régime du sud - Vietnam pour y enfermer les indépendantistes communistes.
Je ne m'attarderai pas sur les différents sévices appliqués aux différents locataires des lieux, vous trouverez sur le Net toutes les explications voulues.

Après cette visite, nous aspirions à plus de sérénité et nous avons continué notre périple jusqu'à la pagode Minh Thanh, construite en 1964. Comme de nombreuses pagodes, elle présente différentes influences architecturales : japonaises, chinoises et taïwanaises. Nous n'avons pas pu accéder à l'ensemble de l'édifice mais nous avons été impressionnés par son harmonie, les couleurs et la sérénité du lieu.

A savoir, les Hauts - Plateaux du Vietnam peuplés d'ethnies pauvres et ne parlant pas la langue Viet, ne communiquaient quasiment pas avec le reste du pays. Ils furent une cible privilégiée des missionnaires catholiques, encore aujourd'hui ou une grande partie de la population s'est convertie.

La prison de Pleiku

La pagode Minh Thanh

8 et 9/05 - Kon Tum

Le 8 mai, avec un retard d'1h 1/2, notre navette arrive enfin pour nous conduire à Kon Tum qui se trouve à une quarantaine de kilomètres.
Nous nous y rendons pour 2 choses, d'abord parce que ni Henri et moi ne connaissons cette région et également pour rencontrer l'une des personnes qui s'occupe de l'association Kon Tum Kids. Nous
souhaitons évaluer les besoins et possibilités d'aide que nous pourrions leur apporter via notre association : Le Dragon volant.
Contact pris, nous en discuterons tous ensemble à notre retour en France.
Pour cette 1ère journée ici, nous nous rendons à l'autre bout de la ville pour visiter la cathédrale.
Originalité de ce monument : elle est construite en bois sên do (Shorea roxburghii) et a aujourd'hui plus de 100 ans. Elle est l'un des monuments les plus célèbres des Hauts Plateaux.

(1ères photos ci-dessous)

Le 9, nous nous attachons les services d'un guide francophone A' Loai et d'une voiture avec chauffeur pour visiter la région qui est peuplée de plusieurs ethnies minoritaires dont les Jaraï, les Bana, les Edeh, les Sedang entre autres.
Nous nous rendons au village animiste Plei Kép, de l'ethnie J'ai dans la province de Gia Lai pour visiter leur surprenant cimetière. Chaque tombe est entourée de sculptures en bois représentant différentes étapes de la vie. Au bout de plusieurs années, alors que la famille vient régulièrement visiter ses défunts, celle-ci délaisse la tombe quand elle juge que le mort a trouvé la paix et qu'il peut retourner à la nature.

(Secondes photos ci-dessous)

En chemin, nous croisons l'église de Ya Li à l'architecture inspirée de l'ethnie des Bana.

Notre périple se poursuit vers les volcans qui se trouvent non loin de Pleiku et avant d'atteindre "presque" l'altitude de 1000 m, nous prenons quelques forces dans un bar implanté au milieu des rizières ! En fin d'après - midi, rattrapés par la pluie et l'orage, notre visite de la région va se terminer par un arrêt photo devant une maison communale de style Bana et nous remercions notre guide A-Loai.
Samedi 10 mai, nous visitons le musée de Kon Tum dédié à la culture des minorités ethniques de la région. L'après - midi se passe à l'abri de la l'orage et de la pluie qui se sont abattus avec violence sur la région, puis en fin de journée, nous gagnons la gare routière pour prendre notre bus - couchettes qui nous conduira à Hué après plus de 10h. de route.

 12 mai, Hué.

Hué est une ville particulière pour moi, puisque c'est là qu'est né mon père, c'est le berceau de ma famille paternelle. 
Après un repos bien mérité après ce trajet de nuit en bus, l'après-midi, Henri retourne visiter la Cité Impériale (il l'a déjà visitée lors de précédents voyages), quand à moi, je vais flâner sous un crachin breton le long de la Rivière des Parfums où je trouve l'inspiration pour une photo qui entre en résonnance avec un ouvrage à paraître à l'automne 2025.
En fin de journée, en nous rendant dans le centre de la ville, nous croisons un défilé en l'honneur de la naissance de Boudha, près du pont Trường Tiền.

Surprise au bord de la Rivière des Parfums, des centaines de fanions de couleurs différentes et savamment ordonnés donnent un air de fête à ce jour gris. Lieu de rendez-vous pour de nombreux photographes amateurs ou pros avec leurs modèles.
Le mouvement de ces fanions m'a fait songé à un sujet qui m'a absorbé durant de nombreux mois : celui des âmes de nos proches, que l'on soit croyant ou pas. 
Ce spectacle m'a fait penser à des âmes proches qui sont heureuses d'avoir enfin trouvé la paix. Comme les oiseaux, elles peuvent s'envoler vers leur destin !


Hué, lundi 13/05/2025

Nous passons une partie de la matinée en compagnie de madame Nga et de Doan Tien, les 2 personnes qui servent de relai à notre association "le Dragon volant". Via leur intermédiaire, depuis 2 ans, nous aidons 5 enfants de la région en leur payant leurs frais de scolarité (fournitures + cantine). 
Plus tard, nous nous rendons au cimetière familial pour rendre hommage à mes ancêtres.

Nous visitons le musée consacré à l'artiste franco - vietnamien  Le Ba Dang, puis nous jouons les touristes pour enfin saisir une photo au bord de la Rivière des Parfums.
En soirée, séance photo aux abords de la cité impériale.

13/05/2025, Hanoï

Nous revoici à Hanoï que nous avons rejointe par les airs depuis Hué, je pensais prendre le train, mais la longueur du voyage m'en a dissuadé ! Le voyage photo avec mes 4 voyageurs photographes commençant le 15, je me dois d'être en forme !
Après avoir passé la matinée avec mes amis, petite balade jusqu'au lac Hoan Kiem  et au temple Ngoc Son bien connu des visiteurs !

14/05/2025 - Hanoï

Sortie très matinale ce matin du côté du pont Long Bien (anciennement Paul Doumer), qui travers le fleuve Rouge, pour y saisir quelques impressions de la vie qui s'y déroule tous les jours.

(Pour tout savoir - ou presque, sur ce pont, voici le lien vers Wikipedia  https://fr.wikipedia.org/wiki/Pont_Long_Bi%C3%AAn )


Le pont ne sert pas seulement aux gens de se déplacer d'un côté à l'autre de la ville, ainsi qu'aux trains, on peut y faire sa séance de gym, aller récolter ses légumes et rencontrer les membres du club de natation !

Hanoï - 15/05/2025
Début du voyage photo dans le nord - ouest du Viet Nam.

4 voyageurs m'accompagnent pour ce voyage, tous venant de la région de Paimpol ou de Plouha (Côtes d'Armor) :
Anne et Régine (Lanloup), Agnès (Paimpol), Henri (Tréveneuc), avec notre guide Tu qui m'accompagnait il y a deux ans au cours d'un voyage similaire.

L'ensemble de la journée sera consacrée à la visite de différents lieux emblématiques de la capitale du Viet Nam. Nous commençons par la pagode la plus ancienne de la ville : la pagode Tran Quoc construite au bord du lac de l'Ouest en 1615. Nous poursuivons notre périple par la visite du temple taoïste Den Quan Thanh où des étudiantes s'exerçaient à dessiner les lieux.


Nous poursuivons notre découverte d'Hanoï par le Temple de la Littérature qui fut la première université de la ville. Mes 4 voyageurs tombèrent sous le charme de ce lieu emblématique dédié à Confucius.

En début d'après - midi, nous traversons le quartier des 36 corporations qui est l'un des quartiers les plus anciens de la ville, pour nous rendre dans la "rue du train".
"La rue du train" est l'une des attractions phares d'Hanoï ! De chaque côté de la voie ferrée, des cafés et restaurants se sont installés depuis quelques années pour permettre aux touristes de vivre un grand frisson en étant assis à quelques centimètres du train qui vient à passer !

Notre périple se poursuit par visite de la citadelle dont l'ensemble des bâtiments était malheureusement fermés, avant de nous rendre sur le fameux pont Long Bien (anciennement Paul Doumer). Spectacle incroyable des milliers de petites motos qui vont et viennent sur ce pont dans un sens ou dans l'autre suivant l'heure de la journée, surtout quand en plus vient à passer un train !

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16/05/2025 Direction Moc Chau

Nous quittons Hanoï à 8h à bord de notre mini - bus pour nous rendre à Moc Chau en fin de journée. Cette ville se situe à près de 200 km à l'ouest d'Hanoï, dans la province de Son La. Située à 807 m d'altitude au coeur d'un système de hauts plateaux, la ville connait un climat moins chaud et un hiver plus doux que dans d'autres régions montagneuses du Viet Nam. Outre les Viets qui y sont majoritaires, la région est peuplées par les ethnies Thaï et Hmong. La région est également connue pour ses plantations de thé et ses élevages de vaches laitières.

Notre route passe par la ville de Hoa Binh qui possède le plus grand barrage hydro-électrique de l'Asie du Sud - Est (séance photo !).
Nous poursuivons notre route en direction du col de Trung Khe, avant de l'atteindre, nous effectuerons quelques arrêts photos pour saisir le vert des rizières au pied des pitons karstiques.

Parvenus au col de Trung Khe, nous faisons une halte pour admirer le paysage et pour visiter le mini marché, l'occasion de saisir le sourire d'une marchande d'oeufs. Mais avant cela tout le monde écoute Tu nous donner les dernières informations concernant la vie quotidienne des membres des ethnies.

Nous poursuivons notre périple en direction de Mai Chau où nous déjeunerons chez des habitants de l'ethnie Thaï. Après déjeuner nous ferons une courte séance de prises de vues, la chaleur dépassant largement les 40 °. Parti le dernier, j'ai eu la chance de voir une femme Thaï à l'ouvrage sur son métier à tisser, et pendant que Henri, spécialiste des photos d'oiseaux, traquait les papillons, pour ma part j'enrichissais ma collecte de photos de ma série "épures" avec un vol d'aigrettes !
Un peu avant de parvenir à notre destination, halte pour la dernière séance photo de la journée pour saisir nos premières rizières en terrasses du voyage !

17/05/2025, Moc Chau


Aujourd'hui, nous resterons dans la région de Moc Chau. Notre première destination photo : les collines du thé.  A 1250 mètres d'altitude, le plateau de Moc Chau est un haut lieu de la culture du thé avec environ 3000 hectares consacrés à cette production. Les thés produits ici sont : du thé vert, du thé oolong et du thé noir. Le tourisme s'est développé de façon importante au cours des dix dernières années et ce qui était un lieu plein de charme à tendance à devenir une "attraction" où les jeunes Hmong sont là pour poser avec les touristes. Nous n'aurons pas la chance de voir les cueilleuses de feuilles de thé, et la lumière blanche de ce jour, n'est pas très bonne pour la pratique photographique. Malgré tout, en cherchant bien, quelques photos sont réalisées !

Après avoir goûté quelques thés, nous reprenons la route vers notre prochaine destination : le pont de verre de Bach Long. Avec ses 632 m, il est le plus long pont en verre du monde et est inscrit dans le Guinness Book des records ! Pour cette visite, tout le monde n'est pas serein ! On peut le comprendre quand on est à 150 m au-dessus du sol. Au-delà de l'attraction, cette réalisation est hors norme et on est impressionné par les défis techniques résolus pour le construire.

Après avoir déjeuné, nous devions nous rendre sur le site de la cascade de Nang Tien, mais la météo se montrant plus qu'incertaine, nous avons préféré prendre la direction de notre homestay. Non loin de notre destination, un champ de sarrazin nous a permis de réaliser les dernières photos de la journée et nous avons même pu bénéficier de la présence "d'un modèle" qui effectuait une séance de prises de vues.

De retour à notre auberge, petite séance de "critique" photo avec Régine qui réalise de belles choses.

Et encore une rencontre !!!
Au cours du repas, à la table qui se trouve devant nous, je reconnais une femme "amie de Facebook" qui n'est autre qu'Anna Moï, la fameuse écrivaine d'origine vietnamienne qui vit en France depuis plus de 50 ans. Nous échangeons quelques mots qui ont été le point d'orgue de cette journée !

18/05/2025 - Moc Chau / Son La / Tua Chua


Avant notre départ, dernier échange avec Anna Moï, rencontrée hier soir dans notre homestay ! (merci Agnès pour la photo !) Ce fut une belle rencontre pour moi, hasard des voyages !

Ce fut une journée de transition pour rejoindre Tua Chua après 8h. de route ponctuées d'arrêts photo et de rencontres. 
Depuis mon premier séjour dans cette région, en 2023, bien des choses ont changé. Dans chaque village, chaque ville, de nouvelles constructions, habitations, immeubles, bâtiments administratifs, entrepôts, routes, ici, l'économie se porte bien, comme partout au Viet Nam. Bien sûr, il y a encore des pauvres, des gens qui peuvent avoir faim, qui ne travaillent que pour subsister. Les soins dans le pays ne sont pas "gratuits" comme en France, si la prise en charge hospitalière n'est plus totalement à la charge des patients, les traitements ne sont pas gratuits. Malgré tout, depuis la mise en place, depuis peu, d'une "mutuelle", ceux qui y souscrivent paient moins de frais médicaux. Le nouveau gouvernement vise à rendre l'ensemble des soins gratuits en 2035, si la conjoncture économique continue à être l'une des plus dynamique au niveau mondial.
L'évolution du Viet Nam est stupéfiante, la mondialisation s'installe rapidement. Les tenues traditionnelles portées par les différentes ethnies disparaissent peu à peu, les jeunes les délaissent. Depuis ces quelques jours de voyage, nous n'avons pas vu de buffles au travail, remplacés par des motoculteurs transportés sur des perches de bambou par deux ou trois hommes, pour atteindre les rizières.
Sans doute, les voyageurs de passage regretteront une authenticité en voie de disparition, mais ce que nous appelons authenticité est un mode de vie pour survivre ! 
Au fil de mes voyages, depuis 10 ans, je suis heureux de voir le niveau de vie s'élever peu à peu pour l'ensemble de la population, comme en témoigne Tu, notre guide. Agé de 46 ans, il nous a confié l'état de pauvreté dans laquelle était sa famille quand il était enfant, avec à peine de quoi se nourrir. Quand il évoque cela à ses enfants, ces derniers ne parviennent pas à imaginer une telle situation, eux qui ont tout à portée de main et trois repas par jour.

En direction de Son La, nous évoluons au fond d'une vallée où nous photographions nos premières rizières de montagne. Ici, le riz a déjà été planté depuis longtemps, par endroits, la première récolte vient d'être faite, plus tôt que de coutume, le réchauffement climatique n'y est pas étranger. Plus loin, des ouvrières dans un champ nous font descendre de notre véhicule, elles récoltent des piments très forts en feu !




Notre trajet se poursuit plus loin dans les montagnes vers Son La, à mi - parcours de notre destination.
Son La est la plus grande province du nord Viet Nam, limitrophe du Laos. Elle est peuplée par des Muong, des Thaï, des Hmöng, des Xin Mun, des Hoa, qui sont des ethnies minoritaires et le reste de la population est composée, comme partout au Viet Nam, de population Viet qui est venue peupler ses zones reculées pour les assimiler.

Son La est connue également pour sa prison construite du temps de la colonisation française. Site historique de la période la plus sombre de l'époque coloniale française en Indochine. Plus d'un millier d'indépendantistes communistes y ont été enfermés. En vain, puisque dans cette région furent formé la plupart des futurs cadres du partis qui chassèrent la présence française.

Après Son La, la route s'élève et devient de plus en plus sinueuse. Nous gravissons le col de Pha Din où nous profitons d'un beau panorama, malgré une lumière peu favorable à la photo, mais malgré tout, Henri tente le tout pour le tout pour avoir la meilleure de nous tous !

Tout le long du trajet, Anne tenait à photographier un buffle, dans la descente du col j'en aperçois et provoque l'arrêt du véhicule qui se gare près d'une habitation. Là, nous rencontrons trois femmes en train de trier et de décortiquer le riz qui venait d'être moissonné et séché. Nouvelles rencontres, échanges de sourires, de quelques mots, pour quelques photos, avant de reprendre la route et une ultime prise de vue à l'approche de Tua Chua, notre destination finale pour ce jour.

19/05/2025 - Tua Chua / Sa Thing Thang : Dien Bien Phu


Gros orage dès l'aube accompagné de pluie, heureusement la météo redevient clémente à l'approche de notre départ pour le marché de Sa Thing Thang qui se trouve à quelques kilomètres de Tua Chua. 
Dans l'attente du départ, Anne a sorti son carnet de croquis

 

La particularité de ce marché est qu'il a lieu suivant le calendrier lunaire. Il est difficile d'y faire venir beaucoup de voyageurs, car les dates de marché ne sont pas simples à établir. Ce marché accueille principalement la population locale composée de Hoa et de Hmong, des Thaï noirs sont également présents, mais en tant que vendeurs. On reconnaîtra les femmes Thaï noirs à leur chignon dressé au sommet de leur tête, pour indiquer qu'elles sont mariées.
Je m'étais déjà rendu ici, il y a deux ans. Là encore, la modernité apparaît, moins de costumes traditionnel chez les femmes, et presque plus aucun homme en porte. Par contre, ce qui n'a pas changé, ou peu, c'est de voir des jeunes filles de 14/15 ans à peine, déjà mariées et mères de 1 ou 2 enfants. La tradition dans ces ethnies est de marier les filles dès qu'elles sont en âge de procréer, ainsi le nouveau couple restera dans la communauté, et le nouveau mari pourra apporter sa force de travail. Le gouvernement a édicté une loi pour imposer le mariage à 18 ans, pour inciter les parents à respecter cette loi, l'enseignement est gratuit pour leurs enfants, des aides financières sont accordées aux familles, mais tout cela ne suffit pas. Alors changement de stratégie : le gouvernement repère les meilleurs élèves et prend en charge leur scolarité universitaire, ces jeunes reviendront ici et peu à peu modifieront les coutumes traditionnelles.
Ce qui reste immuable également, ce sont les regards de tous, jeunes ou âgés, les yeux sont tristes, ils expriment une lassitude de la vie qui est le reflet de leur pauvreté et de leur conditions de vie difficiles. Seuls les commerçants ont le sourire. Dans cette région de haute montagne, chaque centimètre entre les pierres, les rochers, est utilisée pour y planter du maïs, car ici, en altitude, le riz ne pousse pas. 

Après cette étape, nous prenons la direction de Dien Bien Phu, un long trajet à travers les montagnes qui va nous prendre toute la journée, mais qui sera ponctué d'arrêt photo, pour saisir la moisson du riz, des paysages, boire un café !

20/05/2025 - Dien Bien Phu


Journée consacrée à la visite de certains des lieux de mémoire de la fameuse bataille de Dien Bien Phu, qui permit le 7 mai 1954 de mettre fin à la colonisation française en Indochine. De nombreux morts de part et d'autres lors de cette bataille qui aura duré près de 2 mois. Victimes d'une nation, la France,  prônant la Liberté, mais qui confisquait celles de millions d'individus de par le monde. Soldats français morts pour une cause indéfendable et perdue d'avance comme l'écrit Jean Tardieu dans ses "Lettres d'Hanoï".
Côté vietnamien, que dire de ses milliers de jeunes femmes, de jeunes hommes qui ont sacrifié leurs vies pour libérer leur pays, leur patrie.
Nous ne nous attarderons pas sur ces différents sites. Nous préférons voir la vie de ce pays, le Vietnam, qui bouillonne partout, dans les rues de la ville, dans la campagne proche de Dien Bien Phu. Partout le sourire, des "hello" pour nous saluer, des signes de mains, quelques mots pour tenter un échange, ou des mains qui serrent les nôtres.
Viet Nam est le pays du sourire, toujours tourné vers le prochain jour, qui sera sûrement meilleur que celui qui se termine.

Légendes des photos :
Colline A 1 ou Eliane, le bunker du général de Castries, le mémorial en mémoire aux soldats français. Ce mémorial a été érigé et financé par un soldat allemand; le légionnaire Rolf Rodel en 1992. La France n'a pas versé un seul franc pour ce monument.

Récolte du riz dans la campagne de Dien Bien Phu

21/05/2025 - Dien Bien Phu / Quynh Nhai


Nous quittons Dien Bien Phu après nous être rendu au cimetière militaire vietnamien dédié aux soldats morts lors de la bataille de Dien Bien Phu. Au moment où je pénétrais dans ce sanctuaire, deux vietnamiennes en sortaient en pleurant... Emotion devant toutes ces tombes parfaitement entretenues, sans eux et ceux tombés lors de la guerre contre les U.S.A., que serait devenu le Viet Nam ? 
L'Histoire déchire encore bien des familles, surtout en Occident, pas facile d'être un Viet Kieu (vietnamien de l'étranger).

Notre route nous fait prendre le chemin du retour vers Hanoï, où nous serons dans quelques jours déjà !
En chemin nous ferons quelques haltes pour immortaliser des paysages et Tu, notre guide, nous offrira une belle découverte au bord d'une rivière où se dressent des norias en bambou qui servent à irriguer les rizières.

Notre chemin se poursuit jusqu'à Quynh Nhai, dans la province de Son La, où notre hôtel domine la rivière Noire. Nous effectuerons une mini croisière rafraichissante sur le lac du barrage après avoir vécu l'une des journée les plus chaudes de notre périple, puisque la température ressentie était proche des 43° ! Ce lac de retenue sur la rivière Noire est nommé "la baie d'Halong" du nord - ouest du Vietnam !
Nous terminerons la journée par une séance photo, depuis la terrasse de l'hôtel au moment du coucher du soleil.

22/05/2025 - Quynh Nhai / Mu Cang Chai 


Notre périple va nous mener vers le second temps fort de notre voyage photo : les rizières "miroir" de la région de Mu Cang Chai !

Mu Cang Chai est à environ 300 km de Hanoï est se situe à 1000 m. d'altitude,  au pied de la chaîne de montagnes Hoang Lien Son. Sa réputation touristique est dûe aux superbes paysages qu'elle offre avec ses rizières en terrasse. Les meilleures périodes pour les admirer sont celles de la mise en eau et du repiquage du riz, et plus tard quand le riz est mûr et qu'elles se parent d'or !
Depuis mon dernier voyage dans cette région, outre le fait que l'on ne voit plus de buffle au travail, près d'1/4 des rizières sont cultivées en maïs ou légumes, et ailleurs les cultures du thé, de café ou de fleurs, ont supplanté le riz. Outre l'adaptation aux changements climatiques, ces changements de culture répondent aussi à une meilleure rentabilité financière pour les habitants.
Un peu avant notre destination, nous faisons halte dans un village, où Anne croque une habitante en train de trier des brins de végétaux pour en faire des cordes, tandis que je m'attarde auprès d'une couturière.



 

Arrivés à Mu Cang Chaï, nous décidons de mettre les bouchées doubles pour explorer la région, car la météo des prochains jours s'annonce très pluvieuse avec des orages.
Tu, notre guide, nous organise un circuit à"moto" avec des pilotes Hmong, de l'ethnie qui peuple la région. En deux heures nous parcourons des sites inaccessibles en voiture et qui nécessiteraient de longues heures de marche pour y parvenir.
Les appareils photos n'ont pas chômé durant cette balade motorisé qui a charmé la bande de jeunes qui m'accompagnent ! 

23/05/2025 - Mu Cang Chai


Les orages prévus hier sont arrivés à l'aube avec la pluie.
Nous restons dans notre homestay jusqu'à 11h, le temps pour les unes de dessiner, pour les autres d'effectuer le tri de leurs photos et de prendre le temps de visionner les photos des uns et des autres.

11h, rendez-vous avec Tu et notre chauffeur. Il pleut beaucoup moins, presque un crachin breton qui nous contraint à sortir nos cirés ! Confiant dans la météo, nous nous dirigeons vers le village de Ngoc Chien où nous constatons qu'ici comme dans d'autres lieux, l'horticulture supplante la riziculture, la rose se vend plus cher que le riz !
Malgré tout, nous trouvons des personnes qui repiquent le riz. La pluie qui vient de tomber depuis le lever du jour était attendue pour effectuer cette tâche. Plus il pleuvra, plus la moisson sera bonne et rapide.
Dans le village, le gardien surveille les allées et venues de ces touristes venus d'ailleurs.

Après déjeuner, nous reprenons la route en direction de notre gîte, la météo restant définitivement pluvieuse. Au détour d'un virage, nous apercevons à nouveau des personnes travaillant dans les rizières. Une nouvelle occasion de mettre des images en boîte !
Retour à notre base que nous quitterons demain.

24/05/2025 - Mu Cang Chai / Tram Tau


Aujourd'hui, nous quittons Mu Cang Chai pour Tram Tau, pour rejoindre cette destination, nous gravirons la montagne jusqu'au col de Khau Pha, à 1 700 m. d'altitude, avant de rejoindre la vallée de Tu Le.
Malheureusement nous partons de nouveau sous la pluie, accompagnée de brouillard au col de Khau Pha. D'habitude nous y faisons une halte pour photographier la vallée de Tu le qui se trouve en contrebas, ce ne sera pas pour cette fois ! Déception vite dissipée, puisque dans la descente du col, plus de brouillard et nous nous arrêtons à la terrasse d'un bar qui domine la vallée. Effervescence des photographes qui ne savent plus dans quelle direction pointer leurs objectifs tant le paysage que nous avons devant nos yeux est superbe! 

Nous choisissons de gagner la vallée de Tu Le à pied, une balade de 3 km sous un petit crachin qui nous rappelle la Bretagne ! Cela nous donne l'occasion de collecter de nouvelles photos et de constater que tous les buffles qui travaillaient dans les rizières, il y a encore quelques années, ont été remplacés par des machines. Pour les photos cela est moins esthétiques, mais pour les agriculteurs, c'est un gain de temps.

Nous reprenons notre route en direction de Tram Tau et surprise, au détours d'un virage, nous voyons un buffle au travail. Arrêt immédiat de notre voiture et les appareils photos se mettent à crépiter !

25/05/2025 - Tram Tau


Aujourd'hui est une journée de transition. 
Temps toujours gris, de la bruine parfois.
Même si personne n'en parle, la fin du voyage est proche, demain nous rejoindrons Hanoï.
Ce matin nous avons été jusqu'au village Muong de Tai Nguyên où nous avons été invité à venir rencontrer la famille de Thit Bo. Nous avons rencontré son père, sa femme et leur petit garçon de 10 mois.
Nous avons tous vécu un moment hors du temps ou Anne et Agnès ont sorti leur carnet de croquis pour saisir l'émotion que leur suscite cet animal combien placide qu'est le buffle.
Henri, fidèle à sa passion est allé à la rencontre de papillons, d'insectes et oiseaux qu'il affectionne ! 

26/05/2025 - Tram Tau / Hanoi

Aujourd'hui, nous quittons les montagnes pour rejoindre Hanoï, dernier regard sur ces montagnes que nous parcourons depuis 10 jours.

La journée va être longue, près de 6 h. de route pour rejoindre la capitale du Viet Nam, la moyenne ne dépassant pas les 40 km/h sur cette route en lacets. 
Dans la vallée, 1er arrêt pour nos dernières photos dans les rizières, sous les yeux de jeunes chevauchant leurs montures mécaniques qui nous saluent de bruyant  "hello !".
Cette jeunesse fait du bien à voir, comme tous les jeunes de par le monde, ceux d'ici ne souhaitent qu'une chose, vivre heureux, dans la paix. Ce qui caractérise la jeunesse du Viet Nam comme le reste de la population, c'est l'absence de violence (elle existe, mais à un niveau marginal). Espérons que cela perdure avec les changements éclairs qui se produisent dans le pays. Ici, les changements s'opèrent à la vitesse du son par rapport à la France. Le "petit dragon" de l'Asie du Sud - Est, a faim, a soif, de progrès, de technologies, de meilleures conditions de vie, même s'il doit faire avec un voisin dont l'ombre plane sans cesse sur le pays et la région.

Après cette première halte, nous reprenons notre route en direction de Yen Bai où nous ferons halte pour une visite rapide du marché de la ville.

Après avoir déjeuner, pour rejoindre Hanoï, nous traversons la région des collines du thé vers Long Coc. Nous ne sommes guère enthousiastes pour nous arrêter car la lumière est blanche et le paysage ne se trouve pas mis en valeur. Notre guide, Tu, nous propose quand même de nous arrêter. Depuis 2017, où je suis venu plusieurs fois dans la région, je n'ai jamais revu les cueilleurs de thé, si nous pouvions en photographier, cela sauverait cet arrêt. Un peu par hasard, devançant le groupe et m'engageant sur un autre chemin que celui indiqué par Tu, j'entends du bruit au loin et aperçois des gens au travail dans les collines ! Fini la récolte manuelle des feuilles de thé, ici aussi la mécanisation est arrivée ! Ce qui entraîne discussions et réflexions dans la troupe de photographes : est-ce bien pour ces travailleurs, pour la qualité du thé ? Finalement, pourquoi remettre en question ce progrès dont nous bénéficions chez nous, de même pour ces nouvelles constructions qui n'ont plus le cachet des maisons traditionnelles mêmes si elles peuvent être moins adaptées au climat que les constructions en bois.
Tout le monde est finalement ravi de cette pause dans les collines du thé et une photo avec des enfants qui sortent de l'école et leurs mères clôturera cette balade !

Parvenus à notre hôtel, il est temps de nous séparer de notre ami Tu qui ne pourra pas nous accompagner pour notre dernière journée de voyage, demain. Un peu souffrant, il doit se reposer avant d'accompagner un nouveau groupe dans quelques jours.
Nous ne le remercierons jamais assez pour sa gentillesse, son dévouement, la pertinence des renseignements qu'il nous a transmis, mais peut-on être objectif à propos d'un Ami ?

27/05/2025 - Hanoï


Dernier jour de ce voyage au Viet Nam pour nos 4 bretons du Pays de Paimpol et de Tréveneuc. Pour moi également, mais mon voyage est autre. Il va se poursuivre sous une autre forme et sûrement par un autre voyage d'ici quelques mois.
Pour cette dernière journée, nous avons visité trois villages d'artisans qui se situent dans la grande banlieue de la capitale.
Le 1er d'entre eux fut le village de la soie de Van Phuc.
Visite de quelques ateliers où les conditions de travail sont assez difficiles, dues en partie par le vacarme incessant des machines dont les ouvrières qui y travaillent ne sont même pas protégées du bruit par des protections auditives anti bruit.
Visite assez rapide, mais celle des boutiques de soie fut plus longue !

Ensuite nous avons été visiter le village de Quang Phu Cau, spécialisé dans la fabrication de bâtonnés d'encens Visite assez rapide, le lieu n'a qu'un aspect touristique mercantile.

Au cours de l'après-midi, nous sommes allés visiter le village des potiers et son musée. Rien de bien intéressant non plus, et pour être honnête, nous n'avions guère envie de nous attarder dans ce "super marché" de la poterie. Il nous fallait nous réhabituer aux bruits de la ville, à sa pollution (Hanoï est sans doute la ville la plus polluée du Viet Nam, concernant la qualité de l'air). Et puis, nous avions en tête, ces paysages, ces rencontres faites dans les vallées, les villages de montagne. Se percutaient en nous ces images avec celles de la ville, d'une banlieue triste, polluée, grise, où ici la misère prenait tout son sens. Rien de comparable à celle des habitants pauvres des montagnes que nous avions quittés il y a peu. De notre point de vue, leur misère nous parait plus acceptable, de par leur cadre de vie. 
Mais est-ce la réalité ? Nous n'étions que de passage, nous n'avons pas pris leur place dans les pauvres habitations typiques que sont leurs maisons.
C'est aussi le but du voyage de devoir s'interroger sur ce que nous avons vu, de confronter cette réalité avec la nôtre. D'oser comparer, d'émettre des suggestions à propos de ce qui peut nous paraître important à changer, à modifier, pour ce pays dont on a visité une seule région, peut-être pour nous ôter un certain sentiment d'impuissance, de culpabilité, au regard de ce qu'il faudrait entreprendre pour améliorer les conditions de vie des vietnamiens.
Pour ma part, je leur fais confiance. 
Avec le cinquantenaire de l'indépendance du pays, fêtée il y a peu, on trouve aujourd'hui les premiers cinquantenaires qui n'ont pas connus de guerre. Parmi eux, les premiers nouveaux intellectuels, les premiers cadres, capitaines d'industrie, d'artistes, etc. qui sont un exemple pour les jeunes qui arrivent, qui prendront en main le destin du Viet Nam.
Toutes ces réflexions ont alimenté notre dernier dîner avec le retour demain soir pour Agnès, Henri et moi - même, tandis que Anne et Régine continueront de voyager quelques jours vers le nord-est.

Nous avons pu nous rendre compte de l'énergie qui coule à travers le pays, des modifications rapides qui ont lieu. Ainsi, dans les rizières de montagne, même à haute altitude, la mécanisation est présente ainsi que dans les plantations de thé et dans bien d'autres domaines. Dans le sud, par exemple, il n'y a plus de marchés flottants, ceux qui subsistent encore, le sont pour les touristes. Les habitats traditionnels sont peu à peu remplacés par des constructions de briques et de béton, le jean et le t-shirt supplantent les costumes de chaque ethnie.
Ce pays est en marche vers son avenir, une marche qui devient un galop dont, chez nous, nous ne nous rendons pas compte. La force du pays réside dans sa jeunesse qui sans oublier l'Histoire douloureuse de son pays, la présence toujours inquiétante de la Chine à sa frontière, et bien d'autres enjeux géo - politiques, se tourne résolument vers demain. A l'image du bambou, qui se courbe sous le vent des tempêtes, mais qui se redresse toujours !